AA + MM, 4 lettres qui font la Mode

AA  -  MM

Ces deux couturiers qui ont marqué par leur style, plus que singulier, l'univers de la mode, nous livrent à travers deux belles expositions à Paris leur talentueuse et iconoclaste expression de la couture à travers le vêtement. 
L'un est hélas décédé récemment, l'autre s'est éclipsé.
Je vous conseille vivement de faire les expositions dans la même journée pour y déceler les points communs entre ces deux talentueux créateurs.

A priori, quand on cite et regarde les collections d'Azzedine Alaïa et de Martin Margiela, on se dit que le curseur-mode est aux extrémités et leurs styles radicalement différents.
On peut aussi se dire que l'un, Azzedine Alaïa, comme une ode à la femme, créait des tenues divines pour des sirènes, et que Martin Margiela prônait la fusion des genres. 
Les mannequins d'Azzedine Alaïa  étaient les grandes égéries des années 90 "les filles" comme il les appelait : Naomi Campbell, Eva Evangelista, Stephanie Seymour,....Martin Margiela conviaient les gens de la rue et cachait les visages des mannequins pour que l'oeil soit focus sur le vêtement qui l'obsédait. Parfois les collections étaient, comme en 1998, présentées dans la maison de couture par les couturiers des ateliers dans leur blouse blanche, sur un cintre.

Mais au sein de leur appréhension du vêtement, ces deux grands créateurs ont certains points en communs; notamment dans leur façon hors-norme de présenter leurs collections.
Tous deux montraient leurs collections en dehors du système. Azzedine Alaïa ne suivait pas le calendrier des collections. La presse, les gens venaient à lui, chez lui, dans son atelier-boutique-showroom-galerie. Martin Margiela conviait ses clients, la presse, de façon énigmatique, organisait les défilés dans des lieux underground où les sièges n'étaient pas nominatifs.
Tous deux étaient des amoureux des vêtements avec des interrogations différentes, où leur rêve est devenu réalité grâce à leur obstination, leur travail, leur effacement. A l'ombre des femmes pour Azzedine Alaïa et dans le collectif avec Maison Martin Margiela pour Martin Margiela.
Tous deux recherchaient la simplification dans le vêtement. 
Jusqu'à la quête de l'invisible pour Azzedine Alaïa, et le choix d'un concept simple pour un résultat optimal pour Martin Margiela.
Ils n'utilisaient pas ou très très peu (pour Martin Margiela) les imprimés.
Ce sont avant tout les couturiers du Noir et blanc.
Blanc, couleur qu'ils ont en commun, même si Azzedine Alaïa lui préférait le noir, qui pour lui précisait davantage une idée et ne la diluait pas.
Blanc optique ou "plâtre" en référence aux années d'études à l'Ecole des Arts de Tunis pour Azzedine Alaïa. Et blanc de Meudon pour Martin Margiela, comme antidote à la logo-mania et signature intemporelle.
L'un, Azzedine Alaïa  se cachait dans son repaire (lieu de travail et de vie privée) de la rue de Moussy, l'autre, Martin Margiela joue à cache-cache. C'est l'homme "sans visage". Pas d'interviews, de saluts après les défilés. S'effacer au profit du collectif (Maison Martin Margiela).

L'exposition Azzedine Alaïa "Je suis couturier" est intimiste, mais très révélatrice. C'est comme si on était convié chez lui. C'est jusqu'au 10 juin 2018.
L'exposition Margiela Galliera est très grande, la mise en scène a été faite par Martin Margiela en personne et retrace avec des détails émouvants et déroutants son parcours de 1989 à 2009.
J'y suis restée 02:30. Bon, je me suis largement aussi attardée sur les fameuses déclinaisons des tabis. Ils sont tous là ^-^.

Les tabi (足袋, littéralement « sac à pied ») sont une forme traditionnelle de chaussettes japonaises. Elles montent soit jusqu'à la cheville, soit jusqu'à mi-mollet et séparent le gros orteil des autres orteils. Elles sont utilisées pour porter des geta ou des zōri en complément du kimono traditionnel ou du yukata.




Azzedine Alaïa 7 rue de Moussy 75004 Paris


Azzedine Alaïa


Tabi boots taguées
Pull chaussette au premier degré ^-^

Stockman mood
A plat 
Over-size mood




Chambre de fan.
L'installaton s'inspire de la série photographique " Happy victims"de Kyoichi Tsuzuki où le photographe montre l'intérieur de studios de jeunes japonais, où l'étroitesse l'habitation contraste avec l'ampleur de leur collection de vêtements et d'accessoires, provenant d'un unique créateur de mode.

Et l'exposition MARGIELA, LES ANNEES HERMES débute le 22 mars 2018 au MAD à Paris jusqu'au 02 septembre 2018 ^-^

Commentaires

Articles les plus consultés