Ambre Cardinal. Le bijou comme langage de féminité.

J'ai eu la chance de découvrir le travail d'Ambre Cardinal  par sa ligne de bijoux BIJOU MOBIL lors du dernier salon NOW LE OFF, en septembre 2017.
Et ce fut un grand coup de coeur artistique, plein d'émotions, avec une présentation singulière où ses créations étaient exposées sur de magnifiques photographies imprimées sur du bois japonais. 
Ambre Cardinal est une virtuose du fil d'or et du mouvement; elle crée avec pureté et onirisme un langage artistique autour de nos cous, nos bras, nos visages. Ses bijoux se portent de multiples façons, ce qui les rends encore plus créatifs et intimes. Tout cela est le fruit de l'intelligence de son travail inspiré par l'art cinétique, le travail de Calder, le métissage des genres et le Japon.

On s'était donnez rendez-vous pour un portrait-créateur, et neuf mois après, alors qu'elle travaille sur le deuxième opus de sa ligne de bijoux: SENSE,  qui va être présentée en septembre 2018, je vous offre la source de son inspiration, sa sensibilité et ses liens évidents avec le pays du soleil-levant.

Ce nouveau portrait d'artiste inaugure une série de posts à venir sur la relation qu'entretiennent des personnalités, artistes, créateurs avec le Japon; car oui ces prochains neufs mois vont être so, so nippons à Paris et ailleurs en France, avec Japonismes 2018 qui célèbre le 160 ème anniversaire des relations culturelles entre le Japon et la France, ainsi que le 150 ème anniversaire de l'ère Meiji lorsque le Japon s'ouvrit à l'Occident. 
"Quand je retourne au Japon, c'est comme rentrer à la maison."


Dans l'atelier, une photographie de Ren Hang.



Scènes de l'atelier situé dans le Marais à Paris.
BIJOU MOBIL
"Mon travail est une recherche constante d'harmonie entre la ligne et le corps."

Bague Sayun  BIJOU MOBIL

Ambre, tu es une artiste pluridisciplinaire. 
Tu fais des photographies d'art, tu réalises des vidéos pour présenter ta ligne BIJOU MOBIL. Comment se déroule le processus?
Je pense simultanément la création du bijou et de la vidéo; une histoire se compose. Ensuite vient l'étape de la photographie qui est une manière d'incarner le bijou. 

A travers tes créations tu souhaites créer une féminité universelle. 
En quoi est-ce important pour toi?
J'ai un retour positif des femmes qui portent mes bijoux. Elles me disent qu'elles se sentent plus femmes, plus élégantes, elles prennent davantage confiance en elles. C'est le grand intérêt pour moi de faire des bijoux.
"Universelle" car je suis métisse et que je voyage beaucoup. Je prône la diversité, la culture universelle. J'adore voir les couples mixtes dans la rue. Visuellement et culturellement il se passe toujours quelque chose d'intéressant. C'est en se confrontant à une autre culture qu'on apprend le plus sur soi-même.

Le mouvement est principalement à l'origine de tes créations. Tu fais souvent référence à la danse, l'inspiration cinétique, le mobile... Pourquoi?
L'être humain est impermanent et tout le temps en mouvement. La vie est une danse. Ce que je crée est très onirique et suscite l'évasion de l'esprit, comme quand on regarde le travail de Calder, notamment avec le Cirque. J'aime observer l'équilibre de l'objet sur le corps en mouvement.

Créer pour toi est-il source de bonheur?
J'ai mis du temps à réaliser que j'avais absolument besoin de créer. A partir du moment où j'ai accepté çela, je me suis entièrement investie dans la création, je me suis épanouie.

Quelles est ton histoire où les différents "ponts" avec le Japon?
J'ai découvert le japon pour la première fois quand j'avais 20 ans, avec ma mère qui a travaillé là-bas; et je suis tombée amoureuse de ce pays. J'ai absolument voulu y retourner et j'ai vécu pendant un an au Japon grâce à un working holiday visa. C'était ma première expérience seule dans un pays de culture totalement différente. Je suis très sensible à la richesse de l'esthétisme japonais, la diversité des matières, le sens pointu du détail. Le Japon m'a permis de me révéler artistiquement. J'ai ensuite obtenu un visa d'artiste. Mon agent japonais m'a aidé à exposer mon travail dans diverses galeries de Tokyo.
Quand je retourne au Japon, c'est comme rentrer à la maison! C'est vraiment ma deuxième maison et surtout ma bulle créative.
Le prochain volet de la collection: SENSE sortira en septembre et je l'ai pensé à Tokyo, ainsi que la vidéo le présentant. 

Comment sont accueillies tes créations au Japon?
Les japonais ont un rapport très particulier avec l'objet, c'est leur côté animistes. Ils aiment mes bijoux pour leur finesse, leur délicatesse poétique, ce qui fait écho avec leur sens de l'esthétisme. Les japonais sont très curieux, ils me suivent beaucoup sur les réseaux sociaux. Je reviens du Japon où ma collection était exposée à Tsutaya Daikanyama et Tsutaya Ginza à Tokyo. J'ai aussi collaboré avec Emi Suzuki créatrice de la marque Lautashi.

Quelle personnalité japonaise t'inspire tout particulièrement?
J'ai eu la chance de baigner dans l'univers de la musique électro au Japon. J'y ai découvert de nombreux artistes dont Kuniyuki Takahashi, un sound-designer hors pair. Il vit à Hokkaido où il crée des sons empruntés à la nature et enrichis par des instruments de divers pays. Ses morceaux sont universels et invitent au voyage. 
Il a d'ailleurs crée la musique d'une de mes vidéos, à partir de sons de respirations.

Dans quel mood es-tu quand tu pars pour le Japon?
Dans le mood "Tadaima!"只今 ( Je suis rentrée ).

Quel est ton mantra pour un Mood World idéal?
Le bonheur vient du contentement.

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