Naoshima, mon amour...

Japan trip, part 05.
Si "Hiroshima mon amour" est l'histoire d'amour entre une jeune femme française et un architecte japonais dans un climat torturé par les traces du passé de la dernière guerre; à Naoshima, l'art et l'architecture sont en communion avec la nature, les villages, dans un calme impérial, propice à la méditation. 
Mais pour moi l'expérience est aller au_delà de tout ça.

Quand vous arrivez sur l'île dans un ferry au petits pois de YaYoi Kusama, que vous prenez un bus avec des citrouilles pour vous emmener à l'autre bout de l'île dans le village de Hommura, où les bardages des maisons sont noircis par la technique du shou sugi ban, parfois brodés de visages, et qu'une tête de signe géante émerge d'un jardin, on se dit que Miyasaki n'est pas loin ^-^. 
Dans un des lieu du Art House Project: Minamidera, qui est le fruit d'une collaboration avec James Turrel et Tadao Ando, vous entrez dans un bâtiment totalement obscur. Frôlement des corps, mystère, et en finalité une apothéose artistico- sensorielle...
Partir sur la colline du ChiChu Art Museum, descendre sous terre mais être baignée de lumière (?). Une salle, une oeuvre. L'architecture du musée a été faite pour acceuillir les oeuvres et non le contraire. Mes chaussons d'hôpital bleus aux pieds, sous le regard de gardiens en blouses blanches, entre les murs de béton, me donnent l'impression d'être un cobaye dans le plus beau des hopitaux psychiatriques avec l'interrogation de ce qui va m'arriver, mais sans aucune crainte. James Turrell joue avec mes sens comme jamais, des visiteurs s'enlacent, esquisse un pas de danse ....On avance, on avance et on s'aperçoit que le musée est lui-même une oeuvre d'art avec une scénographie qui épouse magnifiquement la nature.
Descendre ensuite sur les rivages de l'île dans une fébrilité lévitative; et là, sous une brume sans ligne d'horizon, où la mer de Seto disparaît, le paysage d'estampe japonaise est devant vous avec la subtilité d'un gris-bleu de prusse et on a les yeux d'Hokusai! 
Je m'arrête là ...la suite c'est à vous de l'appréhender en allant sur l'île.
Cette expérience unique existe grâce à Shoichiro Fukutake, l'honorable mécène initiateur du projet; amoureux de son pays, de l'art contemporain et de la nature, il fait éveiller en chacun de nous la beauté sublime de cette île de la mer intérieur de Seto et nous fait vraiment comprendre le Japon. 
Il n'y a pas que le Mont Fuji dans la vie d'un gaijin (étranger en japonais)!

Allez sur le site du Benesse Art Site pour préparer votre voyage. 
Photos: KaT
 
Ruelles d'Hommura

 
Haisha house

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