Sur le chemin des Gathas ...
C'est le titre du dernier album d'Ariana Vafadari, mezzo-sprano franco-iranienne.
Cela fait extrêmement du bien d'écouter les vibrations de sa voix et les sons à la croisée de l'Orient et de l'Occident. Moment d'apaisement, de sérénité absolu qui nous conduit enfin à la Lumière; car on en a absolument besoin!
La clarté est bien obscure sur notre territoire en ce moment. Nuit Debout sur les genoux, policiers à bouts, grèves à répétitions...
Alors laissons nous plutôt transporter par l'émotion des gathas ou "chants de Zarathoustra" chantés par Ariana Vafadari.
Ces chants perses d'il y a 3700 ans lui ont été transmis par son père, historien et zoroastrien. A travers les textes d'une grande modernité philosophique de Zarathoustra Ariana nous dévoile son chemin de vie où l'artiste via la musique et le chant a toujours créé des ponts entre les différentes cultures.
Séance d'enregistrement au studio Babel à Paris avec ses musiciens: Haroun Teboul, Habib Meftah Boushehri, Mohamed Hafsi et Julien Carton au piano. Crédit photos: V Benhamou
Ariana, tu reviens du festival de Fès où tu as interprété avec tes musiciens les chants de ton nouvel album GATHAS.
Comment
a-t-il été accueilli ? Et quel est
ton ressenti ?
Depuis 22 ans le festival est l'évènement marquant de Fès. Les concerts ont lieu dans les plus beaux endroits de la ville. La magie du lieu nous inspire, c'est une mise en scène idéale. Les musiciens viennent des quatre coins du monde, le public vient aussi de loin, il est extrêment curieux et disponible. Il vient au concert sans préjuger et c'est rare. L'invisible prend la parole...
Les GATHAS
ce sont les chants perses de Zarathoustra dont tu as pris connaissance enfant
ou adolescente grâce à ton père, historien et zoroastrien.
N’est-ce
pas à ce moment là que tu as décidé de devenir chanteuse ?
Ma mère est française et chantait à l'opéra de Téhéran quand j'étais petite. Mon père aussi était un amoureux d'opéra. Cela a toujours été mon rêve d'être chanteuse lyrique, j'ai vu mon premier opéra à 3 ans et je m'en souviens comme si c'était hier. Mon idole depuis toujours est Maria Callas.
Les textes
de Zarathoustra même s’il datent de 3700 ans sont modernes dans le sens où ils
prônent l’égalité des sexes, la justesse et surtout le libre-arbitre avec la
responsabilité de ses choix.
Dans ta
carrière artistique as-tu appliqué ces préceptes et selon toi comment peut-on être
libre de ses choix ?
Je place la liberté au dessus de tout, dès que je me sens à l'étroit quelque part je m'en vais. Ca ne veux pas dire que je suis instable, au contraire je suis extrêmement fidèle, mais mon intuition et les gens que j'aime me guident pour faire les bons choix. Je ne sais pas faire semblant, si je chante quelque chose qui ne me plait pas, cela se voit. J'ai cherché avec Gathas d'être le plus sincère possible, et sortir de la rigueur de l'opéra me donne une grande liberté.
J'ai étudié les mathématiques, j'ai été ingénieur pendant trois mois avant d'entrer au Conservatoire de Paris, je sentais qu'une partie de moi invisible était muette. Si j'ai abordé les musiques du monde c'est pour trouver une nouvelle liberté, une nouvelle expression.
Ariana Vafadari sera au festival de Namur le 06 juillet 2016.
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